Comment la « tolérance zéro », d’importation américaine, s’est imposée dans la pratique judiciaire ; comment l’idéologie techno-sécuritaire a remplacer la notion du juste par celle du rendement chiffré de la justice ; pourquoi le nouveau système pénal doit doit développer des cycles de plus en plus courts pour ramener dans les filets judiciaires – en « temps réel » – les inscrits dans les fichiers de suspects ; comment on en arrive à punir des infractions qui n’existent pas, comme les « incivilités » ; comment une bonne partie de « nos élites » – criminologues d’État, hommes politiques « républicains », syndicats de policiers, médias asservis, et même certains pans de l’armée – se trouve réunie dans l’activisme sécuritaire : telles sont quelques-unes des questions auxquelles répond ce livre.
Juges managers et comptables, mécanisation de la peine, pouvoir démesuré de la police dans la « chaîne pénale », nouvelles techniques de tatouages des populations : l’irréversible est en train de se commettre, nous faisant oublier que si la « sûreté » était inscrite dans la Constitution de 1791, il s’agissait de protéger les individus contre l’arbitraire du pouvoir.
Gilles Sainati , secrétaire général du Syndicat de la magistrature de 1999 à 2000, a codirigé La Machine à punir (L’Esprit frappeur, 2000 & 2004).
Ulrich Schalchli a été secrétaire général du Syndicat de la magistrature de 2001 à 2002.
En librairie le 20 septembre
112 pages, 14 euros