Le Syndicat de la magistrature exprime sa solidarité au juge Wassila
Kaabi, membre du bureau exécutif de l’association des magistrats
tunisiens (AMT), qui s’est vue interdite de quitter le territoire
tunisien pour se rendre à un congrès de l’union internationale des
magistrats à Budapest le 27 septembre 2006.
Les magistrats tunisiens ne disposent pas du droit de libre circulation
puisqu’ils sont tenus de demander une autorisation au ministre de la
justice qui refuse systématiquement à ceux d’entres eux suspectés d’être
indépendants.
Cette nouvelle violation des droits fondamentaux s’inscrit dans volonté
du pouvoir politique tunisien de réduire au silence les défenseurs des
droits de l’homme et de placer la justice sous tutelle.
Le Syndicat de la magistrature rappelle notamment que :
- Le juge Mokhtar Yahyaoui, révoqué en 2001, s’était également vu
interdire de sortir du territoire à plusieurs reprises.
- Au cours de l’année 2005, l’association des magistrats tunisiens
était la cible du pouvoir pour avoir osé revendiquer un statut
protecteur de l’indépendance de la justice. Les membres du bureau
exécutif ont fait l’objet de mutations disciplinaires visant à paralyser
toute action.
- Le 1er mars 2005, Me ABBOU était interpellé à Tunis et incarcéré.
Il lui était reproché d’avoir publié sur un site internet un article
dans lequel il comparait les conditions carcérales en Tunisie à celles
dans la prison d’Abu Ghraïb en Irak.
- Au cours de l’année 2006, les pressions et les mesures de
persécution se multipliaient à l’encontre des avocats. Le 9 mai 2006,
les avocats du barreau de Tunis étaient réviolemmentprimés par les
forces de l’ordre lors d’une manifestation contre un projet de loi
visant à placer le recrutement et la formation des avocats sous la
tutelle de l’état.
- Le 27 mai 2006, le pouvoir empêchait par la force la Ligue
tunisienne des droits de l’homme de tenir son 6ème congrès. Témoin de
cet événement, le syndicat de la Magistrature a dénoncé ces violations
des droits fondamentaux graves et réitérées commises par le pouvoir
exécutif aux différentes instances internationales.
- Le Syndicat de la magistrature réaffirme son soutien au combat
pour la défense des droits de l’homme en Tunisie et pour l’indépendance